LE DÉBARRAS

Notes

Frédéric O. Sillig



Sous la tutelle d'un office gouvernemental responsable de l'implantation d'un important complexe universitaire, le chantier bat son plein. Un beau projet. J'en assure la haute direction.

Nos locaux jouxtent le cabinet de deux de nos mandataires. Un architecte allemand y travaille avec compétence et assiduité. Il s'appelle FRISCHE. Un homme fort sympathique et communicatif.
Mais qui porte en lui un lourd travers : 
Tout ce qu'il exprime est péremptoire !... Si ce qu'il dit est exact, c'est à la longue assez fatiguant, si ce ne l'est pas, c'est parfaitement insupportable. Compréhensifs et patients, ses deux patrons s'accommodent un temps de cet infumable comportement. Mais un jour, n'y tenant plus, avec pertes et fracas, ils congédient l'impérieux architecte FRISCHE.

Le lendemain de ce navrant limogeage, je partage le repas de midi avec plusieurs collègues, entre autres, une piquante salariée des deux mandataires en question. Au dessert, elle ne peut s'empêcher d'ironiser de manière pernicieuse sur – dit-elle – le « DÉFRICHAGE » de la veille. Inopportunément, il lui échoit de porter le patronyme du prétendu tombeur de Robespierre01. Lui présageant la probabilité d'un évennement similaire, et tout en usant à son endroit d'un identique esprit pervers de calembourdier, je n'ai pas pu me résoudre à l'épargner. Verbalement bien entendu, … d'où le titre de cette nouvelle.