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Le Parmesan

Notes

Frédéric O. Sillig



Mon cher associé me présente un monsieur d'un certain âge qui nous demande de lui trouver un morceau de terrain dans la région et, cas échéant, de lui construire une maison de trois appartements. Les contacts sont amènes et constructifs. Les décisions sont claires et rapides. Une nouvelle réunion est fixée pour établir un programme ainsi qu'une stratégie d'étude architecturale. Mais la préparation de cette rencontre me révèle que notre nouveau mandant n'est pas un parfait inconnu.
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Notre deuxième réunion, tout aussi efficiente que la première, se conclut par un déjeuner dans un bouchon tenu par un natif de Parme dont les traditions culinaires ne passent pas par les raviolis en boîte et la pizza industrielle pour prolétaire de pays nanti. Ici, Prochiutto di Parma, Culatello di Zibello, Strolghino, Cappello del prete, tortelli di zucca, punta di vitello al forno et bien d'autres spécialités, d'ordinaire associées à un excellent Lambrusco.
Notre hôte, cette fois accompagné de son fils et de sa bru, a l'air très à l'aise, face à cette remarquable cuisine et dans la conversation très éclectique qui l'accompagne, mais se trouve très étonné que je sache qu'il faisait partie de la 2ème DB de Leclerc. A son tour, il me surprend en me disant que dès la libération de Paris, il pilotait le char personnel du grand homme. J'apprends aussi que sa résidence basquaise se situe à moins de deux encablures de chez l'un de mes plus anciens amis.
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Le repas se termine et nous nous dirigeons tous vers le vestiaire où sont affichées de nombreuses photos de courses automobiles dont le patron est féru. En particulier un très bon portrait d'Enzo Ferrari dédicacé au nom de notre gargotier qui le désigne avec fierté à notre client.

   — Vous savez qui c'est ?
   — Oui, bien sûr ! Et merci pour votre excellent repas que je n'oublierai pas.

Le cuisinier parmesan n'a jamais su que son laudatif interlocuteur était un célèbre pilote automobile des années 50 à qui Enzo Ferrari avait de maintes fois confié une de ses 250 GT ou 250 TR pour concourir, entre autres, Le Nürburgring, le GP de Spa ou les 24 heures du Mans qu'il eut la chance de remporter avant d'abandonner définitivement la compétition.
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rquad.jpg   FOS © 6 février 2017

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